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12/04/2023

« Akedia », une conversation avec le diable

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Akedia, écrit par le dominicain Adrien Candiard, est joué à Paris jusqu’à l’été. La pièce raconte la confrontation entre un moine ermite et le diable. La mise en scène réussie de Francesco Agnello renvoie le spectateur à ses propres questions. 

Le jeune homme aux cheveux ondulés remonte les manches de son épaisse chemise et s’agenouille devant l’homme, en burnous et à la barbe blanche, qui tresse silencieusement un panier d’osier. Il le supplie de le prendre comme disciple pour lui enseigner l’ascèse, le silence et la joie d’être tout à Dieu. « Je t’ai reconnu dès ton arrivée », lâche le moine. « Je ne suis qu’un pauvre diable », raille son cadet.

C’est ainsi que débute Akedia (1) la pièce écrite par le dominicain Adrien Candiard, mise en scène par Francesco Agnello. Roublard et grinçant, Jules Meary, qui incarne le diable, déploie avec emphase ses arguments retors pour faire trébucher le moine interprété tout en retenue par Gérard Rouzier. Le dialogue, en forme de pugilat spirituel, ébranle les choix de l’ermite (sa vocation, l’ascèse), ses attachements (à un ancien disciple, à sa mère), sa relation à Dieu, dépeint, par le démon, comme un dieu « indifférent » et « trompeur ».

Interrogation sur l’image de Dieu

Le dialogue est porté par la sobriété du décor : les personnages évoluent à la lisière du chœur de la chapelle Notre-Dame-des-Anges, devant un rideau de tulle blanc. La scène est baignée par la complainte des instruments métalliques, un handpan et un waterphone, que Francesco Agnello joue avec la paume des mains, avec des baguettes ou un archet.

« Le diable est très tentant, relève Véronique, la cinquantaine, venue avec des collègues de travail. Ce spectacle résonne tellement dans le contexte actuel, avec mon interrogation sur nos images de Dieu et notre lien à l’Église. »

« J’ai mis du temps à repérer le personnage du diable, raconte Joseph, 22 ans, sac au dos, qui revient d’un week-end de randonnée. La pièce soulève des questions que je me pose à propos de l’engagement, personnel et professionnel, de la foi et de la quête de Dieu. L’important, c’est de persévérer dans mes choix, sans craindre d’affronter les tentations. »

Gilles Donada, La Croix (19/02/2023)

Lire aussi l'article d'Anne-Françoise de Taillandier dans La Vie (16/03/2023) :
« Akedia », face au diable

02/05/2017

Première de Mon Luther le 2 mai à Paris

Un homme qui prépare une conférence sur Luther raconte à sa psychanalyste un rêve qu'il a fait : il était Luther, et disait des sermons, des pensées sur la Bible, la foi, les œuvres… Des paroles étonnamment actuelles.
avec Gérard Rouzier et Sandrine Pourailly (harpiste)

Gérard Rouzier parle de Luther et du spectacle qu'il a monté à l'occasion des 500 ans de la Réforme :

07/02/2017

L’ Un sur scène

Gérard Rouzier : passé de l’athéisme au christianisme via la méditation zen, il fait du théâtre un outil d’Incarnation. 

Famille chrétienne a rencontré Gérard : télécharger l'article

20:39 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0)

05/12/2011

Genèse : entre un père et sa fille

Extraits de l'article de Nathalie Leenhardt  paru dans le numéro du 1er septembre 2011 de Réforme.

Le comédien Gérard Rouzier, auteur depuis des années de spectacles bibliques, propose une fois encore une belle lecture, cette fois-ci de la Genèse. 
Mais il n'est pas seul sur scène, une adolescente, qui joue le rôle de sa fille, est à ses côtés. Et c'est tout l'intérêt de ce nouveau travail: dire un texte merveilleux et l'interroger au fur et à mesure, l'éclairer, tenter de percer les mystères, au fil des questions posées par la jeune comédienne Aude Candéla.

Pour cela, Gérard Rouzier n'hésite pas à faire appel aux différents types de lectures qui ont émaillé les décennies et apporté chacune leur pierre à l'édifice de la compréhension des textes.
Ainsi l'acteur et auteur a-t-il travaillé en collaboration avec la psychanalyste Marie Balmary.

Un exemple: le récit de Caïn et Abel, l'offrande du premier méprisée par le père, celle du second accueillie avec joie. Pourquoi une telle différence de traitement ?
La jeune fille, au regard pétillant de malice, cherche. Son père l'aide à comprendre, allant puiser dans les détails du texte une interprétation.
Ainsi se dévoilent, au fil du spectacle qui a donné lieu à un DVD, des récits et des pistes de réponses, la fille se faisant l'écho des questions qui trottent si souvent dans la tête des spectateurs et des téléspectateurs...

Le DVD, un outil formidable à regarder en famille et en catéchèse.
 
Le spectacle, un grand moment de bonheur à faire venir dans sa ville ou sa paroisse.

07/08/2010

La Genèse, une affaire de famille

Céline Doukhan, Les Trois Coups :

« Dans le lieu propice de la chapelle de l’Oratoire, Gérard Rouzier propose sa lecture, mesurée et intelligente, de la Genèse. Un spectacle placé sous le signe de la transmission.

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Prenez place sur les gradins de la chapelle, et vous avez l’impression d’écouter un professeur, ce professeur dont vous avez toujours rêvé, à la voix douce, au phrasé souple et cadencé, et qui éclaircit avec facilité les notions les plus complexes. Gérard Rouzier est ce père tentant d’expliquer la Genèse à sa fille de seize ans, qui écoute et pose parfois des questions avec son regard de béotienne… adorable Isabelle Rouzier, en jean mou et Converse ®, bouche framboise et yeux gris-bleu sur une peau d’albâtre… qui, à la toute fin du spectacle, nous gratifie de quelques instants d’un chant cristallin inattendu et gracieux.

Son point de vue sert d’intermédiaire entre Gérard Rouzier et le public et permet de soulever des problèmes à la fois simples et fort complexes : Dieu, en créant la femme à partir de l’homme, était-il macho ? Comment se fait-il que Noé, l’homme intègre, se soûle avec le produit de sa vigne ? À ces questions, Rouzier père tente d’apporter, avec toutefois beaucoup d’humilité, des pistes de réponse, en des termes très simples et souvent avec une touche d’humour. Finalement, l’exégèse, ce n’est pas si compliqué que cela…
De ce point de vue, le spectacle vaut donc le détour. Loin de se résumer à un dialogue pontifiant, il parvient à faire réfléchir le spectateur, à faire appel à son intelligence et à sa sensibilité. Pour cela, Gérard Rouzier apporte des éclairages qui ne sont pas tant le fruit de lectures savantes que celui de sa propre réflexion, montrant ainsi la portée universelle du texte de la Genèse. Mais, en plus de cela, il sait, à certains moments clés, donner à ce récit mythique des accents plus théâtraux, qui résonnent avec force sous la haute coupole de la chapelle. Sa voix se fait menaçante, son regard sévère, comme lorsqu’il aborde l’épisode crucial d’Ève croquant le fruit de l’arbre de la connaissance. Le gentil professeur se fait alors terrible père fouettard, Dieu le père maudissant le serpent, animal désormais condamné à marcher sur le ventre et à manger de la poussière toute sa vie. Fini de rigoler au jardin d’Éden.
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Caïn et Abel, Noé, sa femme, ses fils et les femmes de ses fils, toute la Genèse apparaît ici comme une vaste et passionnante histoire de famille, écrite et transmise au fil des générations. Avec son spectacle, Gérard Rouzier se propose d’être l’un de ses passeurs, on pourrait presque dire un conteur. Mais le ton qu’il emploie, calme, maîtrisé (ce qui ne veut pas dire monocorde ou ennuyeux), fait toujours échapper le récit à la simple dimension narrative, au suspense, en le plaçant d’emblée dans une dimension intemporelle, mythique. Et il n’y a pas d’inquiétude à avoir : le propos de Gérard Rouzier n’est pas de convertir qui que ce soit, plutôt d’inviter les spectateurs à réfléchir à partir de ce grand récit fondateur de toute la culture occidentale, bref, à interroger notre présent par nos origines. »

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