Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/04/2014

Ce matin j'étais lépreux

Le prophète Elie voudrait tant mourir, il n’en peut plus… Mais ça ne va pas être possible…
Zachée, le collecteur d’impôts, voudrait bien continuer sa petite vie confortable matériellement et « délicate » moralement… Mais ça ne va pas être possible…
Le lépreux pensait continuer toute la vie comme ça… Mais ça ne va pas être possible.
Chacun rencontre le Seigneur, qui bouleverse tout, change tout, renverse tout…
Et pendant ce temps-là, pervers, narquois, ironique, l’Autre rôde…

Le nouveau spectacle de la Compagnie du Sablier est né d'une rencontre. Il répond au besoin que la Parole s'incarne dans des gens auxquels nous puissions nous identifier. Gérard Rouzier nous en raconte la genèse.

Il y a quelques années, après avoir assisté à une représentation de l'Evangile selon Saint Jean puis quelques semaines plus tard à Vincent van Gogh, une élève me déclara: "Tu vois, l'évangile je l'ai découvert et j'ai trouvé ça magnifique. Mais, intimement,  j'ai été plus touchée par Van Gogh."

Elle résumait là ce que plusieurs personnes, notamment des jeunes, exprimaient.

Vincent van Gogh, par ses lettres, parlait à des gens en recherche comme le ferait un ami, un frère. Ils se reconnaissaient en lui. C'est d'ailleurs ce que disent aujourd'hui les spectateurs qui découvrent les "Notes intimes" de Marie Noël.

lepreux_hautecombe.JPG

Certes l'évangile de Jean parle aussi, et très intimement, à beaucoup. Mais pas de la même manière, et cette élève et plusieurs autres témoignaient du désir, du besoin de pouvoir s'identifier au personnage qui vit devant nous pendant une heure ou une heure et demie.

Et j'ai cherché longtemps un texte qui satisfasse ce besoin à partir d'écrits bibliques. Il y a eu "Lazare", d'André Obey, "Jésus fils de l'homme", de Khalil Gibran, mais ces textes ne répondaient que partiellement à ce que je voulais. Il y avait bien "Marie-Madeleine", de Roger et Patrice Martineau, mais je ne correspondais pas complètement au personnage.

Genèse d'un spectacle

Et puis il y a quelques mois, j'ai rencontré la théologienne Pascale Renaud-Grosbras, actuellement en stage à l'Eglise Protestante Unie de France, qui effectue sa dernière année de formation au ministère pastoral à la paroisse de Saint-Cloud.

Le jour de son arrivée, un concours de circonstances l'a amenée à remplacer « au pied levé » un prédicateur laïc. J'ai été frappé par sa prédication. Pas seulement parce qu'elle était puissante et profonde, mais aussi parce qu'il y avait là une évidente "veine littéraire". Alors quand j'ai appris que la nouvelle venue écrivait des contes, évidemment, tout cela a commencé à beaucoup m'intéresser. Je lui ai demandé si elle accepterait de me faire lire les-dits contes.

Et à partir de là tout est allé très vite. Pour le dire sans fioritures, je savais que je tenais entre les mains mon prochain spectacle.

Plusieurs versions

La première version de Ce matin j'étais lépreux produite à St Cloud était une version''duo'', en l'occurence ''trio'', puisqu'à la participation toujours émouvante du violoncelliste Pierre-Vieille Cessay s'ajoutaient les lectures bibliques de Pascale Renaud-Grosbras, auteur des textes.

Ce matin lépreux_S.jpg

A l'avenir, nous proposerons deux versions :

  • une version avec Pierre qui interprétera des Suites de Reiger,
  • une version dite ''solo'' dans laquelle je jouerai seul, accompagné par une bande-son, les textes bibliques étant lus par la comédienne Iris Aguettant, avec des morceaux de musique Klezmer interprétés à la clarinette par Rose Bacot.

Gérard Rouzier

 

« L'Evangile se donne à entendre par des voix humaines, des mots humains, et des émotions humaines, c'est ce que les théologiens désignent sous le vocable savant de "théologie de l'incarnation". Quand les paroles s'envolent, portées par un comédien, et que quelque chose de l'Evangile se donne à entendre ainsi, c'est un miracle toujours renouvelé, celui d'une Parole qui féconde ce monde depuis des millénaires. Merci et bravo à Gérard Rouzier d'avoir su incarner aussi subtilement ces textes issus de notre Bible, textes toujours nouveaux, toujours touchants. C'est avec beaucoup d'émotion et de surprise renouvelées que je l'entends habiter ces personnages si étranges et si familiers pour nous, lointains et pourtant proches grâce à son jeu et à sa présence. J'espère qu'il touchera ainsi un large public, et qu'ainsi l'écho d'une Parole continue à résonner résolument dans ce monde. »

Pascale Renaud-Grobras

12:14 Publié dans Spectacles | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.