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16/05/2010

Du Châtelet à Ravensbrück, une opérette improbable

Certains d'entre vous se souviennent peut-être, dans Rose et Jeannot, de la Reine du Mal, ou de la tortue. Les deux personnages étaient interprétés par Bérénice Collet, qui jouait également Moutarde et une petite fille de l'orphelinat.

Depuis Rose et Jeannot, Bérénice a, entre autres choses, fait quelques mises en scènes au théâtre du Châtelet, et notamment Le Verfügbar aux Enfers, une œuvre incroyable et extraordinaire, une opérette écrite par Germaine Tillion alors qu'elle était internée à Ravensbrück entre 1943 et 1945. Un texte terrible, bouleversant, et en même temps plein d'humour, qu'elle a écrit cachée dans une sorte de cuve, au milieu de l'Enfer effectivement.
Je suis dans le métro, La Reine du Mal, la tortue, Moutarde et la petite fille m'appellent.  Pour le 65e anniversaire de la libération du Camp, on lui demande une représentation du Verfügbar. Il faut remplacer un comédien au pied levé. On joue dans 12 jours.

- Tu es où, là ?
- Dans le métro, je prends un train à la Gare de Lyon.
- J'habite à la gare de Lyon.
- Bon. A tout de suite.

Nous avons répété au Châtelet, avec les chanteuses du Châtelet, et 35 lycéennes du Lycée La Fontaine à Paris, qui avaient travaillé les chœurs pendant un an avec leurs professeurs.
Le texte, l'implication des uns et des autres, interprètes, metteur en scène, régisseur, chef de chœur, chef d'orchestre, pianiste accompagnatrice, staff administratif, est sans faille. Le texte de Germaine Tillion, les chansons, reprises d'air connus de l'époque sur lesquels elle a mis des paroles racontant leur vie au camp - certains airs sont introuvables, un musicologue a re-composé presque entièrement certaines chansons - tout cela, traité, ce qui est incroyable, avec humour, nous plongent dans un univers hallucinant.

Mme Postel-Vinay, qui était internée avec Germaine Tillion à Ravensbrück, vient un jour à une répétition. Les lycéennes l'entourent. Elle raconte.

Le départ en avion pour Berlin aura lieu le jeudi 15 avril.

Le 15 avril, alors que nous sommes prêts à embarquer, un lointain volcan islandais oblige tous les aéroports du Nord de l'Europe à fermer. Les trains sont pris d'assaut, les agences de location de voiture sont submergées (et nous sommes 45), le staff administratif se démène. A 19 heures, le verdict tombe. Le spectacle est annulé.

Au désespoir des lycéennes en larmes répond la torpeur de tous les adultes présents, artistes et administratifs (les techniciens et le chef d'orchestre sont déjà là-bas, eux).  Nous sommes assommés.

A partir de ce moment, pendant une vingtaine d'heures, nous partirons à 6 heures du matin à la gare du Nord, non, ça ne marchera plus,  si, non, l'armée va nous aider, non, si, le ministère de la Culture s'en occupe, l'ambassade de France en Allemagne prend l'affaire en mains... Non, c'est vraiment annulé. A moins que. Non, on a cru que, mais ça ne marche pas. On ne peut tout de même pas se téléporter. Le lendemain, (on n'y croit plus), à midi, le téléphone sonne pour la dixième fois : on part à 14 heures de la place du Châtelet avec un car de l'armée. Heureux, bien que redoutant un périple Paris-Berlin dans un camion bâché, sur des bancs en bois, dos à dos avec les partenaires et un fusil entre les jambes, nous nous retrouvons tous au Châtelet.

Partis à 15 heures, nous arrivons à 7 heures le lendemain matin. Trois heures de sommeil, nous arrivons au camp. Baraquements, grande cour, la scène a été montée à l'endroit où l'on faisait l'appel, toutes les nuits, à 3 heures du matin, où les femmes exténuées restaient debout pendant des heures. De la scène, on voit la cheminée du four crématoire.

Un raccord micro, la rencontre avec les musiciens et les lycéennes allemandes, quelques dames âgées, anciennes déportées, avec qui nous échangeons quelques mots.

Verfugbar aux enfers.jpg

A 15 heures, nous jouons  Le Verfügbar aux Enfers » devant un millier de personnes, parmi  lesquelles des amies de Germaine Tillion, (morte en 2008 à l'âge de 100 ans), des femmes qui ont vécu l'horreur sur ce même lieu où l'œuvre a été écrite il y a 65 ans. Certaines sont accompagnées de leurs petits-enfants.

Après le spectacle, les lycéennes pleurent, les vieilles dames viennent nous dire leur émotion.

Comme le dira le chef d'orchestre : on vit des moments comme cela une fois dans sa vie.

Retour le lendemain. 35 heures de car en 3 jours.

C'est fini. Pas Complètement. Vous pouvez voir cette représentation du Verfügbar aux Enfers grâce à un DVD.

Mise en scène : Bérénice Collet

Direction musicale : Stéphane Petitjean
Mise en espace : Bérénice Collet

Le Naturaliste : Gérard Rouzier
Nénette : Claire Delgado Boge
Havas : Sophie Ponjiclis
Marmotte : Patricia Fernandez
Lulu de Belleville : Emmanuelle Goizé
Rosine : Camille Slosse
Lulu de Colmar : Béatrice Dupuy

Coproduction : Théâtre du Châtelet et Mémorial de Ravensbrück.

20:33 Publié dans Spectacles | Lien permanent | Commentaires (1)

24/12/2007

L'Evangile selon Saint Jean

Pourquoi dire l'Evangile de Jean ?


35a23764b2a00bb054639913dbd16c19.jpgPeut-être simplement à cause de la joie qui, depuis des années, m’envahit lorsque je me dis à moi-même le Prologue de cet Evangile.

Envie de dire ce texte génial, envie de partager cette joie.

Oser dire ce poème inspiré qui exprime avec tant de beauté et de simplicité la trame et la substance du message chrétien.

Lors des représentations données un peu partout en France, ainsi qu’en Suisse et en Belgique, les spectateurs, laïcs, prêtres, moines, religieuses, pasteurs, croyants et non-croyants qui ont manifesté leur bonheur d’entendre l’Evangile du début à la fin –malgré les coupures inévitables dans un tel projet- ont confirmé l’intérêt de cette démarche.

Un soir, après une représentation qui avait eu lieu dehors, devant le cloître de la Basilique de Vézelay, un moine de la Fraternité de Jérusalem vient me voir et me dit : « J’étais dans ma cellule, la fenêtre était ouverte, et à un moment j’entends une voix dans la nuit, une voix qui disait des choses familières. Je suis sorti et je suis venu écouter. Merci. »

Une voix dans la nuit… N’est-ce pas souvent cela, l’Evangile ?

Gérard Rouzier


Ecouter un extrait : podcast

L'enregistrement complet du spectacle est disponible en CD audio.


Comment mettre en scène l'évangile ?

Mettre en scène, c'est à dire faire des choix, prendre parti, privilégier... oser affirmer des positions sur un texte qui interpelle depuis des siècles : quelle prétention !
Soyons donc humble, et à l'écoute de ce texte.
A l'écoute de celui qui l'a écrit pour être dit : Jean, qui était un homme, avec sa personnalité, différente de celle de Marc, Luc ou Matthieu. Ce qui transparaît dans son Langage-écriture, doux, chaleureux, direct.
A l'écoute de celui qui le dira, qui devra chercher dans le profond de lui-même la vérité, Sa vérité... et la simplicité, la clarté, la vie.
A l'écoute aussi des signes et des symboles qui alternent avec les paraboles, ellesmêmes chargées de signes et de symboles.
Essayons de les rendre clairs, de les faire ressentir, plus que de les faire comprendre. Par un cheminement artistique qui touche souvent plus fort, plus profondément que la compréhension due à l'analyse, et qui, tel un germe, nourrit, se développe et enrichit ceux qui le reçoivent, c'est à dire chaque spectateur avec sa sensibilité, son point actuel de développement, sa personnalité.
Soyons donc humble, oui, mais personnel, afin d'espérer approcher l'universel caché en chacun de nous.
C'était, je crois, le but recherché par Jean.

Pierre Lefebvre

L’Evangile de Saint Jean a été donné à la Basilique de Vézelay, à l’Oratoire du Louvre, à la Cathédrale de Chartres, au théâtre du Lucernaire, au Festival d’Avignon, et en tournée en France, En Suisse et en Belgique, devant plus de 5000 spectateurs enthousiastes.

Gérard Rouzier dans « L’Evangile selon Saint-Jean »

FIGAROSCOPE : (…) Ce comédien habité se nourrit de la parole de l’évangéliste et nous la transmet sans intermédiaire (…) Le message nous parvient magnifiquement…

CHRISTIANISME : Ces paroles d’amour dites avec simplicité sont à recevoir comme un cadeau dans le tumulte de la vie, comme une lumière dans l’obscurité…

TEMOIGNAGE CHRETIEN : (…) Le metteur en scène Pierre Lefèvre a su rester humble et s’est mis à l’écoute de Jean, cet homme si doux, chaleureux, direct, merveilleusement interprété par Gérard Rouzier. Un spectacle qui réunit dans un même enthousiasme laïc et croyant.

France CATHOLIQUE : (…) La voix de Gérard Rouzier est chaleureuse (…) Ce n’est pas une voix qui enseigne, c’est une voix qui donne une autre vie au récit lu tant de fois (…) Une voix dont les accents résonnent encore en vous, plus de vingt-quatre heures après la représentation.

L’YONNE REPUBLICAINE : A recevoir comme un cadeau.

FAMILLE CHRETIENNE : (…) Les versets, comme l’eau vive, coule de ses lèvres. Il ne « joue » pas l’Evangile de l’Amour, il le vit, il est habité par lui, il s’efface devant lui pour mieux le transmettre. Le temps a reculé de deux millénaires (…) Et lorsque s’éteint le dernier feu de la rampe sur le dernier verset, un silence palpable plane de longs instants, que l’on hésite à rompre pour applaudir.

LA REPUBLIQUE DE SEINE ET MARNE : (…) Ce spectacle merveilleusement interprété par le comédien Gérard Rouzier…

ECRITURES : Dès son apparition, les spectateurs sont saisis. Chacun croit écouter Saint Jean pour la première fois.

COURRIER

Grand merci de ce précieux coffret* qui aidera à faire connaître un merveilleux texte. J’ai été heureux que l’Oratoire ait pu à son tour bénéficier de ce beau spectacle. Bien amicalement

Théodore MONOD

Merci pour cette soirée qui a été très appréciée par tous les assistants. Vous nous avez permis de découvrir le si beau texte de Saint-Jean sous un jour bien différent d’une lecture personnelle ou même d’une lecture au cours de nos liturgies. On croyait bien connaître ce texte. C’est à une véritable relecture que vous nous avez conviés. Nous vous en sommes très reconnaissants et souhaitons à votre entreprise de mieux faire connaître l’Evangile de Saint-Jean, tout le succès qu’elle mérite.

Abbé PAUL RAMBAUD

Moi qui croyais bien connaître l’Evangile de Jean, j’avoue que cette soirée me l’a fait découvrir. J’ai vu et entendu le souffle et le mouvement des phrases et des discours, la dynamique, l’élan du récit de son début jusqu’à sa fin, qui en font une parole vivante, passionnée, provocante.

Jacques JUILLARD

Pasteur de l’Eglise Réformée

…Quelle merveille ! On en sort titubant, ivre de la Parole… il y a des moments d’une force extraordinaire et d’autres où le texte mériterait encore d’être médité pendant quelques années. C’est inévitable devant ces abîmes de mystère. Que Dieu te bénisse dans ce travail qui est un témoignage vivant pour l’homme de tous les temps !

Alphonse GOETTMANN

Prêtre orthodoxe

Messieurs, j’ai assisté à la présentation de l’Evangile de Saint-Jean et je l’ai beaucoup appréciée. Je suis certain que c’est une manière de témoigner. Mon fils aîné, si réticent actuellement, a voulu y assister à nouveau après l’avoir vu une première fois dans le cadre du catéchisme. Très sincèrement.

Jean ESCANDE

*CD du texte de la représentation.

FICHE TECHNIQUE

Spectacle adaptable à tous lieux : églises, salles diverses, plein air…

Espace scénique

Minimum 4x4m

Souhaitable 6x4m

Prises de courant pour un maximum de 2 Kw

 

 

Télécharger la revue de presse (294 Ko) : St Jean presse.pdf

Télécharger le courrier des spectateurs (372 Ko) : St Jean courrier.pdf